우리 동네 비디오 가게의 액션 코너에서 <2009 로스트 메모리즈>라는 제목이 붙은 낯선 물건을 발견했다. 수입한 한국 DVD가 아니라 프랑스 시장을 대상으로 특별 제작된 버전으로, 프랑스어 자막, 프랑스어 녹음, 특별부록 등이 갖춰진 것이었다. 원칙적으로는 프랑스 관객이 한국영화를 더 쉽게 접할 수 있게 되어 기뻐할 일이다. 그렇지만 나는 심정이 복잡했다. 는 프랑스에서 개봉한 적이 없기 때문이다. 비디오 유통망에 나오게 된 것은 극장 배급의 길을 영영 닫아버린 것이다. 내 앞에 있었던 그 DVD만이 프랑스에서 이 영화를 볼 수 있는 유일한 방법인 셈이다.
비디오 유통망은 스크린을 둘러싼 격렬한 쟁탈전에 비해 위험부담이 적다. 극장에서는 언론, 광고, 홍보물 담당 등으로 이루어진 홍보팀이 몇주 동안이나 공들인 노력을 몇 시간 만에 무너질 수 있다. 비디오는 마케팅 비용이 거의 들지 않고, 매장 코너에서 무한정으로 진열되어 홍보도 되고 장기 대여가능성도 보장된다. 얼마나 많은 영화들이 DVD 판촉만을 위해서 극장 개봉을 하는가? 극장 개봉은 점점 시사회처럼 여겨져, DVD, 기내 상영, 호텔방에서의 유료상영(pay-per-view), 텔레비전, 인터넷 등으로 거듭날 다목적 멀티미디어 상품의 탄생을 화려하고 거창하게 알리는 행사가 되고 있다. 그러니 비용이 많이 드는 준비단계를 생략한들 어떤가?
dvdrama.com이라는 사이트의 평론가들은 이 영화의 프랑스판과 한국판 DVD를 비교했는데, 프랑스 출시 버전이 한국 버전보다 훨씬 밝다는 결론을 내렸다. 감독과 촬영감독은 대형 화면의 스크린을 위해 어두운 조명을 만들었지만, 배급사는 작은 화면으로 그 작품을 처음 만나는 프랑스인들의 눈이 최대로 편안한 게 낫다고 판단했던 것이다.
다른 영화들도 이같은 방식으로 출시되었거나 출시 예정이다. <공동경비구역 JSA> <피도 눈물도 없이> <화산고>…. 출시 목록은 대형 스크린에서 우선적으로 스펙터클한 즐거움을 주도록 만든 대작들이 포함된다. 이유는 이를 통해 제작 뒷얘기, 특수효과 등을 설명하는 부록을 늘릴 수 있기 때문이다. 어차피 이 영화들은 극장 관객을 만나지 못할 것이라고 말들을 한다. 프랑스에서 알려진 한국 감독은 홍상수 감독과 임권택 감독이다. 극장에 상영되는 아시아영화들은 화염 특수효과 같은 것에는 관심이 적은 마니아 관객만을 대상으로 하게 될 것이라는 거다. 설득당하지 않은 채 나는 DVD 상자를 미래를 예측하는 수정구슬처럼 바라보았다. 특정영화들만이 스크린으로 등장할 수 있는 특권을 누리고 나머지 영화들은 바로 컴퓨터, 텔레비전, 휴대폰 등으로 나오는 세상, 이미지 하나하나가 조금씩 더 그 영화를 만든 사람들의 손에서 멀어져버리는 세상. 그런 세상을 예언하는 구슬로 말이다.
Rencontre prémonitoire
J’ai croisé au rayon action du vidéo store de ma rue un étrange objet intitulé « 2009 Lost Memories ». Il ne s’agissait pas du dvd coréen importé mais d’une version destinée spécialement au marché français avec sous-titres, version doublée, bonus exclusifs etc. Il faut en principe se réjouir d’un accès plus facile aux films coréens pour le public français. Cependant, je restais mitigé : « 2009 Lost Memories » n’est jamais sorti dans l’Hexagone. En s’ouvrant au circuit vidéo, il s’est fermé à tout jamais le chemin des salles. J’avais devant moi le seul moyen de le voir en France.
Le circuit vidéo comporte moins de risques que la compétition violente des grands écrans où en quelques heures peuvent s’effondrer des semaines d’énergie dépensées par une équipe d’attachés de presse, de publicitaires, de colleurs d’affiches… En vidéo il n’y a presque aucun frais de marketing, la durée d’exposition illimitée sur les rayons fait office de promotion et assure une rentabilité à long terme. Combien de films ne sortent en salle que pour lancer la promotion du dvd ? La sortie sur grand écran fait de plus en plus figure d’avant-première. Elle signe la naissance en grande pompe d’un produit multimédia qui comportera différentes vies : dvd, diffusion dans les avions, pay-per view dans les hôtels, télévision, Internet… alors pourquoi ne pas sauter la coûteuse étape préliminaire ?
Les critiques du site dvdrama.com ont comparé les dvd coréens et français du film et constaté que la version hexagonale est plus lumineuse que l’originale. L’éclairage sombre avait été composé par le réalisateur et le chef opérateur pour le grand écran. Les distributeurs ont jugé bon d’optimiser le confort visuel des français qui découvrent l’œuvre pour la première fois sur petit écran.
D’autres films sont déjà sortis ou sortiront de cette façon : « J.S.A », « No blood, no tears », « Volcano High »… la liste comporte de gros budgets a priori destinés surtout au plaisir du spectacle sur grand écran. La raison en est qu’ils permettent de multiplier les bonus expliquant les coulisses du tournage, les effets spéciaux…On me dit souvent que ces films ne trouveraient de toute façon pas de public en salle. En France, les réalisateurs coréens connus sont Hong Sang-soo et Im Kwont’aek. Le cinéma asiatique en salle ne s’adresserait qu’à un public cinéphile peu porté sur la pyrotechnie. Sans en être convaincu, je regardais cette boîte comme une boule de cristal, objet prémonitoire d’un monde où certains films auront le privilège d’aboutir sur des grands écrans, où d’autres atterriront directement sur des ordinateurs, des télévisions, des téléphones portables… un monde où les images échapperont encore un peu plus à leurs créateurs.
Adrien Gombeaud
Critique et journaliste à la revue Positif
Traduit par Youngin Ki