[해외뉴스]
[외신기자클럽] 영화의 교류지가 된다는 것 (+불어원문)
2003-12-29
글 : 아드리앙 공보 (포지티브 기자. 영화평론가)

타베르나스 사막은 지구상에서 가장 많이 촬영된 곳 중 하나다. 그럼에도 여기서 찍은 영화들 속 얘기가 스페인에서 전개되는 경우는 매우 드물다. 아프리카를 마주보고 유럽의 최남단에 있는 이 지역은 스크린에서는 이집트, 데스 밸리, 고비 사막, 나아가 머나먼 은하계의 행성으로 등장한다.

세르지오 레오네는 여기서 클린트 이스트우드가 출연한 ‘이름없는 사나이 3부작’(<황야의 무법자> <속 황야의 무법자> <석양의 무법자>-편집자 주), <석양의 갱들>과 <원스 어폰 어 타임 인 더 웨스트>를 찍었다. 20년이 넘도록 알메리아 스튜디오는 일종의 지중해상의 할리우드가 되어 <샬라코>(숀 코너리와 브리지트 바르도 출연), <코난>, <매드 맥스3>, <바론의 대모험> 같은 영화들의 촬영장소가 되었다.

알메리아에 잠시만 머물어도 유럽영화 스튜디오들이 잉그리드 버그만에서 커크 더글러스, 헨리 폰다에 이르기까지 미국의 대스타들을 고용할 수 있었던 시절로 돌아가게 된다. 알메리아 주민들, 특히 바에서 마주치게 되는 주민들은 60년대와 70년대의 황금기를 잘 기억하고 있다. 몇몇은 기념이 되는 것들을 간직했고, 그중 율 브린너의 트레일러를 얻은 한 부인은 이를 식당으로 개조했다. 다른 이들은 눈을 반짝거리며 리 반 클리프와 함께 거나하게 취했던 것을, 또 더 멋지게는 라퀠 웰치와 블루스를 췄던 때를 추억한다.

이 시절의 촬영장에서는 영어 못지않게 이탈리아어, 프랑스어나 스페인어가 들리곤 했었다. 미국도 알메리아에서 찍은 유럽영화들 덕을 봤다. 레오네는 활력을 잃어가던 서부극 장르을 재고안했을 뿐만 아니라, 루카스나 스필버그(스필버그는 <인디아나 존스-최후의 성전>을 알메리아에서 찍었다)에게 영감을 줌으로써 70년대에 길을 터주었다. 오우삼, 쿠엔틴 타란티노 등 캘리포니아에 자리잡은 수십명의 다른 영화인들이 그의 뒤를 따랐다. 그는 또 작곡가 엔니오 모리코네 등 수많은 재능있는 전문 기술진이 피어날 수 있게 하였고 그들은 또 스튜디오에 들어가게 되었다.

할리우드는 해외 스튜디오 출신 인재들을 받아들이면서 형성된 곳이다. 이 시스템이 지속되기 위해서는 해외 스튜디오가 존속될 수 있어야 한다. 오늘날 알메리아에서는 주로 광고, 비디오 클립 그리고 텔레비전용 영화를 찍는다. 미국은 고갈되어가는 도식에서 벗어나려고 애쓰고 있지만, 불행히도 그들에게는 이런 알메리아에서 보이는 변화의 거울이 없다. 세계시장 정복을 위해 각국 토착 영화계를 질식시키는 과정에서 할리우드 스튜디오들은 장기적인 안목에서 스스로 쇄신하는 데 없어선 안 되는 영향 요소들을 포기해버렸다. 한국의 쿼터제에 대한 논쟁에서 이 문제의식은 너무나도 부재한다. 문제는 자국영화를 이기적으로 보호하자는 것이 아니라 아이디어의 흐름과 영향 요소의 필수불가결한 순환을 보존함으로써 또 다른 알메리아 같은 곳을 만들어갈 수 있게 하는 것이다. 전세계에, 그리고 두드러지게 미국영화에 이로운 교류지를 말이다.


Retour à Almeria

Le désert de Tabernas est l’un des paysages les plus filmés du monde. Pourtant, il est très rare que l’action des films qui y sont tournés se déroule en Espagne. Ultime frontière de l’Europe avant l’Afrique, cette région passe à l’écran pour l’Egypte, la Vallée de la mort, le désert de Gobi voire même des planètes de lointaines galaxies.

Sergio Leone y tourna sa trilogie de « L’homme sans nom » avec Clint Eastwood ainsi qu’« Il était une fois la révolution » et « Il était une fois dans l’Ouest ». Pendant plus de vingt ans Almeria fut une sorte d’Hollywood sur Méditerranée qui accueillit les tournages de films comme « Shalako » (avec Sean Connery et Brigitte Bardot), « Conan le barbare », « Mad Max. Under the Thunder Dome », « Les aventures du baron de Münchhausen » …

Un bref séjour à Almeria nous renvoie à un temps où les studios européens étaient capables d’employer les plus grandes stars américaines, d’Ingrid Bergman à Kirk Douglas ou Henry Fonda. Les habitants d’Almeria, surtout ceux que l’on croise dans les bars, se souviennent bien des grandes années 60 et 70. Certains ont gardé des souvenirs : une dame qui a hérité de la roulotte de Yul Bruyner l’a transformée en restaurant. D’autres se souviennent les yeux brillants d’une cuite avec Lee Van Cleef ou même mieux : d’un slow avec Raquel Welch…

Sur les tournages de l’époque, on parlait aussi bien l’italien, le français ou l’espagnol que l’anglais. L’Amérique profita aussi des films européens tournés à Almeria : non seulement Leone réinventa un genre en perte de vitesse : le western, mais il ouvrit un couloir aux années 70 en inspirant Lucas ou Spielberg (qui tourna à Almeria « Indiana Jones et la dernière croisade »). Il entraîna dans son sillage John Woo, Quentin Tarantino et des dizaines d’autres cinéastes installés en Californie. Il permit aussi l’éclosion du compositeur Ennio Moriconne et de nombreux techniciens talentueux qui intégrèrent ensuite les studios.

Hollywood s’est construit en incorporant des talents venus de studios étrangers. Pour que ce système perdure, encore faut-il qu’il subsiste des studios étrangers. Aujourd’hui à Almeria, on tourne surtout des publicités, des clips et des téléfilms. Un tel miroir manque cruellement à l’Amérique qui peine à sortir de schémas qui s’épuisent. En étouffant les cinémas locaux pour conquérir le marché mondial, les studios se sont privés sur le long terme d’influences indispensables à leur propre renouvellement. Cet aspect du problème est trop souvent absent du débat sur les quotas en Corée. Il ne s’agit pas de défendre égoïstement un cinéma national, mais de préserver un flux d’idées, une indispensable circulation d’influences qui permet de créer d’autres Almeria : carrefours bénéfiques à tout le monde et notamment au cinéma américain.

Adrien Gombeaud

Journaliste et critique de cinéma à la revue Positif.

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